Réapproprions-nous la règle de proximité qui permet d'accorder un participe passé ou un adjectif se rapportant à plusieurs noms avec le nom le plus proche, qu'il soit féminin ou masculin. Envoyez vos créations à : legalite@cpassorcier.org

lundi 7 mars 2011

« La lutte pour l’égalité, pour la liberté implique une lutte contre la langue du mépris. » (Marina Yaguello, Les mots et les femmes)

En grammaire, le masculin l’emporte sur le féminin. C’est en tout cas ce que l’on nous apprend dès notre tendre enfance. Symboliquement, cette règle est lourde de sens, et ce d’autant plus lorsque l’on découvre que les grammairiens du 18e siècle la justifiaient par le fait que le masculin était le genre le plus noble.
Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Auparavant, la langue française usait d’une grande liberté. Un adjectif se rapportant à plusieurs noms pouvait s’accorder avec le nom le plus proche. Racine était un adepte de cette règle de proximité : « Surtout j'ai cru devoir aux larmes et aux prières, / Consacrer ces trois jours et trois nuits entières. » (Athalie, 1691)
L’éminente linguiste, Josette Rey-Debove, co-directrice avec Alain Rey des dictionnaires Le Robert, disait à ce sujet : « J’aime beaucoup la règle ancienne qui consistait à mettre le verbe et l’adjectif au féminin quand il était après le féminin, même s’il y avait plusieurs masculins devant. Je trouve cela plus élégant, parce qu’on n’a pas alors à se demander comment faire pour ne pas que ça sonne mal. »

Pour le 8 mars 2011, que les hommes et les femmes soient belles !

Remettons au goût du jour la règle de proximité qui, au-delà de son aspect égalitaire, permet plus de créativité et de liberté. Envoyez-nous vos créations à : legalité@cpassorcier.org Elles seront rassemblées et apportées à l’Académie française.

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